Le bien-être est devenu une préoccupation managériale à part entière. Découvrez comment favoriser l’épanouissement de vos collaborateurs.
Si la souffrance au travail a fait des dégâts considérables au cours des dernières décennies, les entreprises en sont aujourd’hui bien conscientes. Déterminées à fournir un environnement de travail optimal à leurs salariés, elles sont nombreuses à mettre tout en œuvre pour favoriser l’épanouissement de leurs équipes. Découvrez les différents vecteurs de bien-être et de sérénité au travail.
Les entreprises sont de plus en plus sensibilisées aux risques psycho-sociaux. En effet, les chiffres sont préoccupants. Selon l’étude « Climat Social et Qualité de Vie au Travail » publiée par la Cegosen 2016, 64 % des managers et 55 % des salariés déclarent ressentir un stress quotidien. Le burn-out, cette maladie professionnelle apparue à la fin des années 80, ne cesse de progresser. Le bien-être est donc devenu une préoccupation managériale à part entière. Et si les entreprises avaient beaucoup à gagner à favoriser l’épanouissement de leurs collaborateurs ?
Le bien-être : une priorité absolue en entreprise
La vague de suicides de 2007-2009 au sein de l’entreprise Orange (ex-France Télécom) a marqué les esprits. Elle a conduit un grand nombre de dirigeants à mener une réflexion plus approfondie en ce qui concerne les risques psycho-sociaux. Le nombre de cas de burn-out augmente régulièrement, même s’il est difficile d’en évaluer le nombre exact. En effet, cette affection n’est pas officiellement répertoriée en tant que maladie professionnelle. On évalue à 490 000 le nombre de cas par année en France. Cette estimation est le fruit d’une veille mise en place par la médecine du travail dans 15 régions en France.
Favoriser le bien-être en entreprise permet également la rétention des talents et l’augmentation de la productivité. Un recrutement qui tourne court, un salarié qui quitte le navire, ces situations engendrent des coûts extrêmement lourds qui peuvent aller jusqu’à mettre en péril une organisation. Le cercle vertueux qui se met en place lorsque les salariés sont heureux au sein d’une entreprise inclut également les clients et les investisseurs. Les professionnels des ressources humaines en sont bien conscients et ils sont 71 % à juger que le bien-être est une donnée stratégique au sein des organisations (Source : Parlons RH). Selon la même source, seuls 27 % ont une démarche en faveur de l’expérience collaborateur. Il est donc grand temps de revoir sa copie.
Peugeot, entre autres, a mis en place un programme « Motivation et bien-être au travail » comprenant 32 mesures concrètes. Elles concourent à « garantir un environnement propice à la motivation et au bien-être », « mettre en œuvre les meilleures pratiques managériales »et « favoriser l’expression du salarié (Source : PSA Groupe).
La mise en œuvre
Un audit de l’existant
Mesurer les différents marqueurs du bien-être ou du mal-être au sein d’une société est la première étape. Le turn-over, le nombre d’arrêts maladie, le taux d’absentéisme en général, les délais de recrutement, le nombre de candidats qui répondent à une offre d’emploi sont autant de signes qui renseignent sur l’état de bien-être qui règne dans une société.
Le B.A-BA du bien-être au travail
La direction et les différents managers doivent être convaincus de l’utilité de cette démarche, sinon cela ne pourra fonctionner. La mise en œuvre passe tout d’abord par l’environnement du salarié qui doit être confortable et adapté aux tâches particulières de chacun. Il doit comporter des espaces de parole et d’échange propices à la cohésion et à la détente. Il est nécessaire d’offrir une vision qui rassemble, tout en reconnaissant la valeur de chacun et ce qu’il apporte au collectif. Ceci, afin de pouvoir l’inscrire dans l’histoire commune à tous les acteurs de l’entreprise.
La déconnexion
Un nouvel article du Code du travail est entré en vigueur au 1er janvier 2017 dans le cadre de la loi Travail (Article L2242-8). Il concerne le droit à la déconnexion, qui garantit « les modalités du plein exercice par le salarié de son droit à la déconnexion et la mise en place par l’entreprise de dispositifs de régulation de l’utilisation des outils numériques, en vue d’assurer le respect des temps de repos et de congé ainsi que de la vie personnelle et familiale».En effet, la charge mentale créée par un téléphone toujours allumé et des e-mails incessants hors des heures de travail est considérable. Et nos cerveaux surmenés ont bien du mal à traiter toutes les informations qui leur sont assénées au cours d’une journée. Une pause hors des heures de bureau est donc indispensable.
La flexibilité
- De l’environnement physique
Le Flex’Office, né en 2014, offre de nombreux avantages pour les salariés. Pouvoir changer de place, se déplacer dans les bureaux en fonction du niveau de concentration nécessaire à un moment donné, ou juste par envie… est d’un grand confort. Cela permet de rompre la routine, et changer d’environnement est bon pour la plasticité cérébrale, et donc pour la productivité.
- Au niveau hiérarchique
Être plus souple sur les horaires, favoriser le télétravail, autoriser le salarié à rompre son train-train quotidien pour souffler, faire du sport ou pour un rendez-vous chez le médecin, est un pari gagnant. Il est toujours positif de favoriser un équilibre vie privée/vie professionnelle au sein de ses équipes. Cela permet de développer la confiance et un sentiment d’appartenance.
Une évaluation du bonheur en entreprise
Évaluer le bonheur en entreprise et en mesurer les différents indicateurs est devenu un métier. Chaque année, le réseau de cabinets de conseils RH Great Place To Work, fondé en 1988, publie le palmarès des entreprises où l’on est le plus heureux. Cette structure recueille ses informations auprès de 10 millions de salariés dans 50 pays. (Source : chefdentreprise.com)
Les 9 critères du bonheur en entreprise selon Great Place To Work :
- Recruter et accueillir
- Célébrer
- Partager
- Inspirer
- Communiquer
- Ecouter
- Remercier
- Faire évoluer
- Porter attention
Le développement personnel au travail
La méditation
Une des dernières tendances dans la prévention des risques psychosociaux en entreprise est la méditation. Elle est reconnue pour favoriser la pensée critique et la créativité, elle permet de réduire les niveaux de cortisol, hormone du stress. De surcroît, elle adoucit les relations interpersonnelles. De nombreux ateliers de méditation de pleine conscience sont organisés partout dans le monde très régulièrement. Certaines entreprises ont même mis en place des espaces dédiés pour leurs collaborateurs.
On peut citer, par exemple : Apple, Prentice Hall Publishing, Google, Nike, AOL Time Warner, McKinsey&Co, Yahoo, Deutsche Bank, Procter&Gamble, HBO
Le sport au travail
Le sport sur le lieu de travail peut également se révéler un excellent moyen de relâcher la pression et de souder les collaborateurs. Un cours de yoga, une salle de gym, un espace où relâcher la pression lorsque le besoin s’en fait sentir.
Le coaching
Investir dans ses collaborateurs c’est également les aider à dépasser les crises, leur fournir tous les outils nécessaires pour une évolution et une progression plus sereines. Leur offrir régulièrement des séances de coaching, individuelles et collectives, peut être un excellent moyen de fidéliser ses salariés, de leur permettre de grandir au mieux au sein de l’organisation. En les aidant à identifier leurs freins et à les dépasser, il est certain qu’une confiance plus grande sera établie.
Les formations
Les formations qui portent sur le savoir-être sont de plus en plus répandues en entreprise. En effet, considérer l’individu dans son ensemble est devenue une vraie nécessité pour favoriser l’épanouissement au travail. Il est de plus en plus fréquent aujourd’hui que les sociétés offrent des formations à la communication non violente ou à la PNL au sein de leurs locaux. Dans la même optique, les managers sont sensibilisés de plus en plus souvent, à l’aide de formations dédiées, à l’appréhension de différents types de personnalités, permettant une approche bienveillante et tolérante face à la différence.
Les activités collectives
Enfin, former une équipe de foot, organiser des déjeuners collectifs, une soirée annuelle, ou encore un escape game… tout prétexte est bon pour se retrouver ensemble, cultiver un esprit d’équipe et oublier le cadre professionnel pour quelques instants.
Si les risques psychosociaux sont au cœur des préoccupations des entreprises, les facteurs de bien-être au travail sont de mieux en mieux connus. Et on assiste à une volonté grandissante dans le milieu professionnel de favoriser au possible le bonheur des employés. En 2020, une entreprise qui réussit est une entreprise qui les rend heureux. Ce défi nous concerne tous et il incombe à chacun d’entre nous de contribuer à ce cercle vertueux. Il est grand temps qu’un changement s’opère et que travailler devienne une source d’épanouissement pour un nombre grandissant de salariés.